Dans le secteur industriel, les espaces de travail regorgent de dangers. Des usines hautement automatisées aux industries lourdes telles que l’exploitation minière, nous devons respecter des normes pour protéger les travailleurs et les équipements.
Les composants situés dans des environnements dangereux doivent éviter toute inflammation
Pour certaines applications, les ingénieurs ont la possibilité d’intégrer la sécurité dès le début de la conception. Les équipements destinés à être utilisés dans des atmosphères dangereuses peuvent par exemple être conçus dans le respect de normes internationales. Une atmosphère est dite dangereuse en raison de la présence d’une matière inflammable. Le mélange de cette matière avec l’oxygène présente un risque d’explosion. Les composants utilisés dans des atmosphères dangereuses doivent prévenir toute étincelle ou haute température en surface qui pourrait déclencher un feu.
Se conformer aux normes ATEX et IECEx pour garantir la sécurité des composants dans des conditions extrêmes
Pour atteindre cet objectif de prévention, les composants peuvent être conçus selon les normes ATEX ou IECEx. Ces normes garantissent la tenue d’essais pour attester que les composants sont intrinsèquement sûrs, ne causeront pas d’étincelles et ne généreront pas de hautes températures susceptibles de provoquer une explosion.
L’importance croissante de la sécurité fonctionnelle holistique
Les certifications de composants ne s’avèrent toutefois utiles que dans des situations bien particulières. Ces dernières années, les utilisateurs ont pris conscience qu’une approche plus holistique de la sécurité était nécessaire. C’est ce qu’on appelle généralement la sécurité fonctionnelle. La norme CEI 61508 la définit comme la sécurité offerte par les systèmes de commande dans le cadre d’un processus général ou d’une usine. Elle ne se concentre donc pas sur des éléments de sécurité précis tels que la protection contre la haute tension ou les conditions sévères.
Les concepteurs se fient en revanche à un niveau d’intégrité de la sécurité dit SIL (Safety Integrity Level). Alors que la méthode ATEX tient compte de la probabilité de survenue d’un danger imputable aux composants individuels dans l’environnement dangereux, la méthode SIL consiste d’abord à examiner le type et l’intensité des dangers pour tout le système, puis à s’intéresser à la performance de chaque composant en vue d’éviter le danger. Il existe 4 niveaux SIL, le quatrième correspondant aux meilleures performances de sécurité.
Une évaluation globale de la sécurité : le rôle déterminant des utilisateurs finaux dans la mise en œuvre de systèmes de sécurité efficaces
L’information à retenir est que l’évaluation porte sur le système de sécurité dans son ensemble. Cette évaluation dépend du cas d’utilisation ainsi que de l’environnement donné. Il incombe à l’utilisateur final de veiller à ce qu’un système de sécurité efficace soit mis en œuvre en bonne et due forme. Bien que les concepteurs puissent choisir des composants au fonctionnement sûr, il ne suffit pas de sélectionner des composants certifiés SIL pour atteindre le niveau SIL 3.
Les défis posés par les niveaux SIL : pourquoi la sélection des composants ne suffit pas
L’atteinte d’un niveau élevé d’intégrité de la sécurité (SIL) est complexe à bien des égards, et pas seulement lors de la sélection des composants. Si les concepteurs peuvent tirer parti de diverses normes, entre autres les classifications ATEX et IP, pour assurer la qualité des composants et leur adéquation dans les environnements dangereux, ces certifications seules n’apportent pas de garantie quant à la sécurité globale. Au contraire, la mauvaise compréhension de la certification SIL des composants procure souvent aux concepteurs un faux sentiment de sécurité. Un haut niveau SIL suppose d’appliquer une approche intégrée, laquelle inclut la qualité des composants individuels, mais aussi leurs interactions dans le système, une analyse rigoureuse de la sécurité et le respect continu des protocoles de sécurité tout au long du cycle de vie du système. Il est impossible de mettre en place des systèmes de sécurité robustes et fiables conformes aux exigences strictes des niveaux SIL les plus élevés sans appliquer d’approche holistique. Le développement d’une culture de la sécurité compte ici tout autant que la sélection des bons composants.